L'histoire derrière l'histoire
Parfois, la vie nous expédie en plein visage des histoires fabuleuses, plus
émouvantes que celles qu'on pourrait imaginer. Ce roman a germé d'un
fait vécu qui a eu sur moi l'effet d'un coup de poing, d'un coup de
coeur.
Tout a commencé par une belle histoire d'amitié entre
deux villages: celui de Sainte-Élisabeth dans Lanaudière et celui de
Sanankoroba au Mali. Depuis plus de 20 ans, les fermiers québécois
aidaient ce village africain en recueillant de l'argent pour un puits,
un centre de santé, une école, etc.
Puis, en 1998, le Québec a été frappé par une terrible tempête de verglas. On l'a surnommé la
tempête du siècle, car une partie de la province était prisonnière de la glace.
En apprenant cette nouvelle, les villageois de Sanankoroba
se sont cotisés et ont envoyé un don de 100$ afin d'aider leurs amis
québécois. Pour mesurer toute l'ampleur de leur générosité, il faut
comprendre que le Mali est l'un des pays les plus pauvres de la
planète. Comme vous le savez, ce n'est pas toujours facile de donner.
Alors imaginez la difficulté de faire un don quand on n'a rien à
donner ! C'est pourtant ce qu'ont fait les Maliens.
Cette histoire, que j'ai lue dans le journal, a suscité mon admiration et
enflammé mon imagination. J'ai eu envie de la faire connaître aux
jeunes. Mais il m'a fallu plusieurs années avant d'avoir le courage de
commencer ce roman. Je voulais montrer la générosité des gens de
Sanankoroba, et leur pauvreté aussi, mais sans qu'on ait pitié d'eux.
C'est vrai que l'Afrique est pauvre, très pauvre même, mais elle est
aussi chargée de chaleur et de couleurs, de rires et de rythmes. C'est
cette Afrique-là que je voulais raconter.